Travail de veille, analyse et prospective réalisé dans le cadre du programme régional de développement agricole PRDA massif des Alpes, financé par les fonds CASARD du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.
Objectif de cette étude : évaluer l’impact de la réforme pour les systèmes d’exploitation d’élevage du massif, et observer la contribution de la PAC au revenu.
A noter :
Disponible par UMO = EBE + produits financiers – Annuités LMT – frais financiers CT et agios
L’approche utilisée est une approche simplifiée et théorique, qui ne permet pas d’appréhender le revenu réellement disponible pour les dépenses de l’exploitant, mais qui permet d’apporter des éléments de comparaison. En effet, l’EBE (différence entre produits et charges) ne correspond pas à de la trésorerie (qui se base sur les recettes et dépenses). Le calcul EBE – annuité donne donc un disponible théorique, qui ne correspond pas à la trésorerie disponible pour les prélèvements privés de l’exploitant.
Exploitations en bovins lait
22 exploitations étudiées, regroupées en 4 groupes selon la filière : IGP Tomme Emmental, AOP Reblochon et Abondance, AOP Beaufort, Lait standard des Alpes du Sud
Le graphique ci-dessous reprend les principales évolutions sur la période 2014-2017, en indice base 100 :
Sur la période 2014-2017, les aides PAC /UTH (en bleu) ont augmenté, de +17 à +35%. L’augmentation des aides ne suffit néanmoins pas toujours à améliorer le disponible /exploitant (en orange) : -22 et -27% pour les exploitations en AOP, par exemple.
Les systèmes sous signe officiel de qualité permettent des prix du lait plus importants qu’en lait standard (1.5 à 2 fois plus élevé en AOP). Le lait prend ainsi une part plus importante du Produit Brut, et permet un meilleur Produit Brut. Néanmoins, le niveau de charge est également 2 à 3 fois plus élevé.
Au final, le disponible par UMO en AOP est inférieur à celui des exploitations en lait standard
Les exploitations en lait standard sont plus sensibles à l’augmentation des aides de la PAC, car le résultat de ces exploitations dépend plus des subventions. Les exploitations en AOP/IGP ont en revanche un Produit Brut qui dépend du prix du lait pour plus de 70%. Elles sont donc moins sensibles aux évolutions des subventions.
A noter : les fermes utilisées pour cette étude sont des fermes dites « de référence », ayant de meilleurs résultats technico-économiques que la moyenne. Par exemple, le PB moyen en IGP Tomme Emmental en 2016 était de 249 000€ (source : données CER France), contre 410 000€ en moyenne dans les fermes de notre étude.
Exploitations en ovins viande
43 exploitations, regroupées en 8 groupes selon la localisation et le système : préalpin sédentaire, préalpin pastoral, préalpin transhumant, montagnard traditionnel, montagnard transhumant
Quelques systèmes :
Les aides PAC/UTH augmentent fortement pour les systèmes ovins du massif, de +20 à +60%. L’EBE/UTH (Excédent Brut d’Exploitation) en bénéficie directement, même s’il est impacté par une hausse des charges (parfois liée à un passage à une imposition au réel). Le disponible est en hausse de +25 à +55%
Les subventions représentent une part conséquente des produits : entre 60 et 70% du Produit Brut. Par conséquence, les variations de niveau de subvention ont un impact fort sur l’ensemble des résultats économiques des exploitations.
Etude réalisée à partir des données des fermes de référence Diapason, revues et validées avec les conseillers chambre spécialisés et groupes techniques.