Devenir des nouveaux installés : un stage pour mieux apprehender le parcours post installation

Cette étude a été financée par des fonds du Programme Régional de Développement Agricole (PRDA) du massif des Alpes, avec des financements du Compte d’affectation spécial “Développement agricole et Rural“ (CASDAR) du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.

Un stage pour mieux appréhender la trajectoire des nouveaux installés

Faisant suite à l’étude menée sur les installations alpines entre 2012 et 2015, une nouvelle étude a été menée en 2022/2023 sur le parcours post-installation des nouveaux installés, par le biais d’un stage de 6 mois. 

Anouk Simonnet, étudiante à Montpellier Supagro, est allée enquêter une vingtaine d’exploitants installés avec DJA sur le massif alpins entre 2012 et 2015,  recensés dans la précédente étude. L’échantillon des exploitations enquêtées se voulait représentatif de la diversité des installations alpines (filières et localisation), avec un accent spécifique sur les installations jugées « atypiques » il y a une dizaine d’année : projet très diversifié, production originale, etc.

Objectifs

L’objectif de ces enquêtes :  confronter la réalité actuelle des exploitations au projet initial, et la trajectoire sur les premières années d’installation. 

8 à 10 ans après leur installation, l’exploitation est a priori entrée en phase de croisière :  quelle a été l’évolution de l’exploitation sur ces premières années ? correspond-t-elle aujourd’hui au projet initial ? quels changements dans le projets, et pour quelles raisons (opportunités, difficultés…) ? a posteriori, quelle perception du parcours à l’installation en général ? quel accompagnement reçu, souhaité ? quelle perception de la situation actuelle de l’exploitation (revenu, charge de travail…) et quelles perspectives ?

Autant de questions posées aux exploitants, pour appréhender au mieux toute la trajectoire post installation, et les facteurs jouant sur la pérennité des exploitations.

Résultats

Les résultats du stage ont été présentés à l’ensemble des services installations des chambres d’agriculture du massif alpin le 23 mars 2023. 

Les situations exposées et les conclusions sur les facteurs facilitant l’installation et le maintien des exploitations semblaient représentatives du ressenti des conseillers installations. Globalement, les exploitations se rapprochent des projets d’installations initiaux, y compris sur des projets plus atypiques. Les installations moins traditionnelles se sont donc maintenues, et offrent des perspectives. La plupart de ces projets jugés « atypiques » il y a dix ans ne sont d’ailleurs plus si atypiques aujourd’hui, et nous avons désormais plus de recul et de références. 

La présentation a par ailleurs donné lieu à des échanges entre les services installations, notamment sur le financement de l’accompagnement des JA, qui semble un enjeu fort pour le maintien des installés. Jusqu’en 2015, des suivis réguliers étaient financés par les Régions, avec des visites d’exploitation (3 visites par exploitations en PACA). Or la programmation actuelle ne prévoit plus de suivi technico-économique. Si un retour des suivis JA est prévu dès 2024 en région PACA, il n’y a pas de visibilité sur les modifications en AURA.

Plusieurs dispositifs d’intérêt ont également été évoqués, plus ou moins reproductibles : parrainages entre exploitants, « crash test » (présentation des projets d’installations à des exploitants installés dans la même production),  etc.

Par ailleurs, la transmission des exploitations est /encore mal accompagnée aujourd’hui. Le parcours de transmission est un vrai parcours du combattant, peu encouragé, notamment sur le plan financier. 

Si les exploitants installés avec DJA se maintiennent bien et développent leur projet conformément à leurs attentes, il y a donc encore de nombreuses perspectives pour améliorer l’installation / transmission et son accompagnement !

Documents à télécharger

Des travaux sur le renouvellement qui continuent dans les Savoie notamment

A partir de 2023, la CA SMB souhaite mener une enquête sociologique/typologique sur les porteurs de projets et leurs aspirations, qui se présentent en PAI mais aussi dans les formations initiales. Deux constats : une évolution notable des profils a été remarquée ces dernières années, probablement liée au covid, mais aussi à la société en général et au rapport au travail (reconversion, changement de métier plus facile, recherche de sens…) ; beaucoup de porteurs de projet en PAI (500/an en Haute-Savoie) mais peu d’installés (50).