Foncier agri-pastoral en station

Dans le cadre de la Cima, le Suaci a coordonné un travail avec les services pastoraux et les chambres d’agriculture concernant le foncier agri-pastoral en station dans les Départements plus particulièrement concernés par les stations : Savoie, Haute-Savoie, Isère, et Hautes Alpes. Ce travail se décompose en 3 parties, avec des approches et des partenaires distincts :

I. Une approche quantitative de l’évolution du foncier, en lien avec les services de l’Etat en charge de l’observation foncière.

Cette partie approche les interfaces entre espaces pastoraux et domaines skiables :

• 12% des espaces pastoraux sont situés en station sur le massif des Alpes, 16% en Isère, 28% en Savoie, et jusqu’à 40% pour le Département de Haute-Savoie.
• 69% du linéaire de piste de ski alpin traverse des surfaces pastorales, tous domaines skiables du massif confondus, 65% du linéaire de remontées mécaniques est localisé sur des espaces pastoraux. Des informations qui peuvent sensibiliser les exploitants de remontées mécaniques à l’importance des problématiques pastorales sur les domaines skiables.
• ce sont près de 270 000 animaux qui pâturent les domaines skiables du massif chaque année Les données et méthodologies mises en œuvre par les statisticiens à l’heure actuelle n’ont pas permis de quantifier de façon exhaustive et fiable la consommation d’espace en station, notamment du fait de la sous-représentation du foncier pastoral dans les déclarations agricoles. Toutefois, nous retenons une caractéristique de l’artificialisation des Domaines skiables, dont une part importante : 25%, est destinée aux équipements de loisirs, impactant exclusivement des espaces pastoraux. De plus, au rythme d’artificialisation actuel, d’ici 100 ans, ce sont plus de 12% des Domaines skiables de Haute-Savoie qui seraient artificialisés. Enfin, cette artificialisation a des conséquences importantes sur les systèmes agripastoraux car elle impacte prioritairement les surfaces de fauche, qui elles seules, permettent d’alimenter les troupeaux en période hivernale.

II. Une approche qualitative développée par les chambres d’agriculture des départements concernés, qui montre des démarches très différentes d’un département à l’autre.

Les Savoie proposent notamment un lien particulièrement étroit entre les Chambres d’agriculture et les services pastoraux pour étayer les avis consulaires portant sur les projets d’urbanisme, mais tentent également d’apporter des éléments d’éclairage sur des projets non soumis à la consultation agricole, telle que les DUP, et cherchent des pistes de compensations constructives telles que la reconquête d’espaces pastoraux. Un partenariat pertinent et reproductible.

III. Une approche qualitative proposée par le réseau pastoral visant à dresser un bilan de la mise en œuvre du guide « sous la neige les alpages », par une série de 12 Fiches d’exemples, illustrant les 3 Propositions du guide :

1. Bien se connaître pour vivre ensemble
2. Raisonner en commun les projets
3. Pour aller plus loin dans le partenariat

D’un point de vue pastoral, le problème n’est pas tant la perte irrémédiable de surface vouée à l’urbanisation, que les aménagements successifs (Remontées Mécaniques, neige de culture, remodelage de piste,…) entrainant des impacts répétés, souvent sur les mêmes surfaces. La reconstitution du couvert fourrager et du sol est complexe et de longue haleine, et ces travaux répétés causent des désagréments récurrents aux gestionnaires pastoraux. Si ces points méritent encore largement d’être mieux pris en compte, 12 exemples constructifs ont été mis en lumière dans différents domaines skiables.

Ce travail mérite d’être présenté et partagé sur le terrain pour poursuivre et engager de nouveaux partenariats…