Travail de veille, analyse et prospective réalisé dans le cadre du programme régional de développement agricole PRDA massif des Alpes, financé par les fonds CASARD du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.
En zone de montagne, les coûts de production sont significativement supérieurs à la plaine. On peut citer notamment des coûts de bâtiments plus élevés (charpente plus solide pour résister à la neige ; capacités de stockage des effluents supérieure), un coût du travail plus élevé (productivité par UMO plus faible), des coûts de mécanisation supérieurs (matériel adapté à la pente, morcellement foncier…).
Les surcoûts en montagne sont de +20 à +37 % dans les filières Bovin Viande et Bovin Lait, et oscillent de +7 % à +58 % en Ovin Viande. La valorisation des produits parfois supérieure en montagne (notamment pour le lait des zones AOP de l’est) peut compenser de manière marginale ces surcoûts.
L’analyse partagée par le Sidam, la CRA PACA et le Suaci sur le massif central et les Alpes montre que les aides de l’ICHN ne suffisent pas à compenser les surcoûts engendrés par les handicaps naturels et à assurer des revenus suffisants pour la plupart des filières d’élevage.
Pourtant, en soutenant la poursuite de l’activité agricole largement agropastorale dans les zones difficiles et menacées de déprise, les aides de la PAC et en particulier l’ICHN ont des effets bien au-delà de l’échelle de la production agricole stricto sensu. Elles contribuent à éviter l’abandon des terres et à conserver ainsi le paysage et une riche biodiversité. Elles assurent également le maintien d’un maillage économique et d’une présence humaine dans les territoires. Les nombreux impacts positifs démontrés de l’ICHN sur l’environnement et le tissu socio-économique des zones défavorisées justifient sa place dans le deuxième pilier de la PAC.
Dans le cadre de la réforme de la PAC post 2020, il apparaît essentiel de tenir compte du caractère aujourd’hui indispensable des aides de la PAC, et en particulier l’ICHN, à la fois dans la survie des exploitations en zones défavorisées ainsi que plus largement dans le maintien des nombreux services économiques, sociaux, culturels et patrimoniaux de ces territoires fragiles